|
|
Au contraire de la majorité des exploitations de charbon, le siège de Cheratte ne possédait pas de salle des pendus ni de douches communes. Dès l'origine, les mineurs se lavaient dans des cabines individuelles bordant les salles chaudes garnies de casiers pour les vêtements de ville. Les deux ailes cantonnant le puits 1 consacrent leurs étages aux douches : celle qui se dirige vers le nord est établie au-dessus des appareillages électriques de commande du puits 1, celle qui est orientée à l'ouest surmonte la salle des compresseurs. Ci-contre, une vue de salle chaude des douches côté nord. Des petits miroirs carrés étaient scellés dans le parement de carrelage, les casiers recevaient les affaires des mineurs, et les cabines de douche circonscrivaient la salle. Les trois étages de douches étaient reliés par le grand escalier constellé de graffiti syndicaux remontant à la fermeture. |
![]() |
![]() |
Autour du hall de dispatching s'articulent dextrorsum la lampisterie proprement dite, l'atelier des lampes,
l'atelier des masques anti-CO, le bureau de la paie orné d'un énorme coffre-fort. Les barrières métalliques guidaient
les mineurs vers le guichet où ils échangeaient leur médaille contre lampe et masque. Le long des barrières des pupitres indiquaient à chaque ouvrier son équipe et son chantier. |
![]() |
![]() |
Après les lampes à huile et à benzine, dont il ne reste absolument aucune trace,
la compagnie a utilisé des lampes à chapeau. Les deux modèles étaient des CEAG anglais à batterie plomb type Oldham, de 4 volts.
Sur l'un d'eux, la charge se faisait sur le projecteur au moyen du système de verrouillage par demi-tour sur une clé (types Oldham,
F&W, CEAG allemand). Sur l'autre, en revanche, qui est représenté ci-après, c'est le capot de la batterie, comportant deux plots isolés,
qui était glissé dans un logement (assez artisanal, en bois), où il rencontrait les deux contacts de charge.
|
![]() |
Deux traces très émouvantes de la vie sur le carreau juste avant la fin :
le Corriere della sera du 21 octobre 1977 rappelle les nombreux travailleurs italiens qui s'expatrièrent dans les
diverses mines belges, aux
côtés d'ailleurs des Turcs, Portugais, Polonais, Flamands, Allemands, Grecs, Maghrébins... Un exemplaire très abîmé du règlement
jadis déniché sur la paire montre la variété des langues dans lesquelles il était rédigé. L'autre témoignage est cette simple inscription à la craie, une semaine après la parution du journal italien. |
![]() |
![]() |
Au premier étage des douches côté sud, un vestige de voie ferrée étroite à plaques de ripage, habituel jadis dans les mines mais aujourd'hui un des seuls survivants d'Europe, est un fossile de l'ancienne disposition des voies d'extraction. Un autre exemple d'un tel type de chemin de fer industriel, près de Paris, peut être vu dans une papeterie du XIXe siècle. Dans les ateliers de 1920 (vue suivante), on a réutilisé le même type de voie étroite, mais la plaque ne comporte pas les deux avant-coeurs qui facilitent l'enraillage des wagonnets. |
![]() |
![]() |