Usine Gaupillat
Après les réalisations de
John Forsythe, de Lawrence, de Maynard, qui développèrent des systèmes
dinflammation de la poudre des armes à feu basés sur le fulminate de mercure,
explosif se décomposant au choc, ce fut Joseph Manton qui, en 1816, conçut la capsule à
percussion telle que nous la connaissons encore à présent et qui en quelques décennies
détrôna la platine à silex. Très vite les armuriers tant civils que militaires
développèrent des armes sur ce principe et, naturellement, les industriels chimistes
durent suivre. |
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En 1835 les
établissements Gaupillat et Delion sinstallèrent donc au Bas-Meudon, le long de la
Seine, à côté dune verrerie, dans le dessein de fabriquer des capsules
fulminantes au moyen de cuivre, de mercure, dalcool, dacide nitrique et de
diverses machines. |
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La production crût et embellit (75 ouvriers
en 1835, 104 cinquante ans plus tard), dautant que les guerres du Second Empire dont
celle, désastreuse, de 1870, raflaient tous les stocks disponibles. Deux établissements
se partagèrent les fabrications de la société, celui de Meudon dont il est question ici
et celui des Bruyères, à Sèvres. Lavènement des cartouches à percussion
centrale, officialisé en 1873 et 1874, ne fit que diversifier la production,
puisquen 1883 Gaupillat devint cartoucherie-capsulerie, au moment de son alliance
avec Gévelot pour constituer ainsi un an plus tard la fameuse SFM, la Société
française de munitions de chasse, de tir et de guerre. Elle sadonna ainsi,
entre autres, outre les productions civiles, à la fabrication des étuis de 11 mm mod.
1874 (fusil Gras), de 8 mm mod. 1892 (révolver réglementaire) et 8 mm mod. 1886 (fusil
Lebel). Selon certains auteurs, on trouve aussi le monogramme GG (Gévelot Gaupillat) sur
des étuis de 10,4 mm Vetterli mod.1896. Le projet dy produire des munitions
dartillerie, né en 1887, ne fut probablement pas retenu.
Après la production effrénée de 1914 à 1918, ce fut à
nouveau le marasme (Aristide Briand sécriait alors à la SDN " Arrière
les fusils, arrière les canons ! ") jusquau moment où, utilisant ses
machines et son savoir-faire, la fabrique de Meudon se sépara de la SFM qui continuait
ses fabrications de munitions et devint lEtampage de précision Gaupillat.
Entre 1928 et fin décembre 1997, elle emboutit et usina des pièces de cuivre allié et
des pompes à air de divers modèles. |